La CNT 74 appelle au rassemblement 14h30 place de la préfecture, Annecy, à la mémoire de Rémi Fraisse. Elle adresse ses condoléances aux proches de Rémi Fraisse, tué par la gendarmerie sur le site du projet de barrage de Sivens.
Elle réaffirme son implication dans la lutte contre l’agriculture
productiviste et l’aménagement marchand du territoire dont ce projet est un exemple. Face à la surdité des décideurs, toujours prompts à servir les intérêts privés, nous soutenons l’occupation revendicative, constructive et créative des terres menacées et ne pouvons qu’approuver leur défense face aux attaques policières menées pour imposer ces projets par la force, au nom de la raison d’état, contre l’intérêt général.
La violence que nous dénonçons est celle de la police et de la
gendarmerie. Cette nuit-là, 400 grenades ont été tirées en 2 heures pour défendre un parking désert ! L’usage des lanceurs de balles qui ont
éborgné tant de personnes dans les manifestations et les quartiers populaires est un scandale, visant à instaurer un climat de terreur.
L’homicide par grenades de guerre – prétendument « non létales » – en est le degré supérieur. Il était malheureusement prévisible qu’un tel drame se produirait. En l’absence de processus de désarmement des forces de l’ordre, il est à craindre que cela se reproduise.
Les manifestations qui ont suivi la mort de Rémi Fraisse ont été
accompagnées d’arrestations préventives et massives, certaines ont été interdites. Nous dénonçons ceux qui ont tenté de maquiller les faits et encouragé cette répression en parlant de « casseurs » ou de « djihadistes verts » pour discréditer une résistance légitime. Nous assistons dans les media aux mêmes délires qui ont accompagnés les révoltes populaires de 2005 et 2007, ou qui ont présentés les militants de Tarnac en dangereux terroristes.
Ces manifestations se sont doublées d’une colère et d’un dégoût profond à l’encontre de la police, nourris par les innombrables victimes qu’elle laisse dans son sillage, en toute impunité. Nous refusons de distinguer entre « bons » et « mauvais » manifestants, tout comme nous refusons
d’«appeler au calme », calme qui serait une paix des vainqueurs.
Nous réaffirmons que cette société capitaliste autoritaire génère par nature de tels événements, tout comme elle génère par nature
l’exploitation, et détruit par nature l’environnement. Nous poursuivrons notre action dans la perspective d’un changement radical autogestionnaire.