Le livre qui va faire craquer le capitalisme !

CRACK CAPITALISM

33 thèses contre le capital

« La révolution ne consiste pas à détruire le capitalisme mais à refuser de le fabriquer. La présenter comme la destruction du capitalisme, c’est partir perdant, c’est ériger un grand monstre en face de nous, si terrifiant que, soit nous renonçons par désespoir, soit nous en concluons que notre seule façon de tuer le monstre est de construire un grand parti avec des dirigeants héroïques qui se sacrifient (et tous ceux autour d’eux) au nom de la révolution. Nous partons à nouveau perdants, cette fois en élaborant une grande fable d’héroïsme, de direction, de sacrifice, d’autorité et de patience, une fable peuplée de saints – Lénine, Trotski, Rosa, Mao, le Che, Marcos ou qui vous voudrez – qui reproduit ce que nous voulons détruire. Présenter la révolution comme la destruction du capitalisme, c’est la mettre à distance de nous, c’est la reporter dans le futur. La question n’est pas dans le futur. Elle se pose ici et maintenant : comment cessons-nous de produire le système par lequel nous détruisons l’humanité ? »

Dans cet essai, John Holloway suggère que le capitalisme est déjà largement fissuré, en crise permanente, et contrarié par de multiples refus de sa force de cohésion. La force des brèches réside dans leurs aspirations partagées contre le travail capitaliste et pour un type d’activité différent : faire ce que nous considérons nécessaire ou désirable. Construit en 33 thèses, Crack Capitalism ranimera le débat dans les réseaux militants, parmi les Indignados, les chercheurs critiques et toutes celles et ceux qui aspirent aujourd’hui à changer le monde.

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Une nouvelle section sur Annecy (inspection du travail)

CNT TRAVAIL ET AFFAIRES SOCIALES 74

 C’est avec joie que nous vous annonçons la création, au sein de l’UT 74, d’une section syndicale CNT Travail et affaires sociales. Frédéric Balmont sera le représentant de section. Au-delà de notre rôle de diffusion des idées anarcho-syndicalistes, et d’accompagnement des agents qui le souhaitent, nous agirons autant que possible au sein des intersyndicales. La prochaine grande bataille sera certainement la PFR.Toutefois, l’essence véritable du syndicalisme révolutionnaire, sa dynamique propre, sa puissance subversive des rapports sociaux existants ne pourront se manifester, s’incarner efficacement, que si une participation autonome et audacieuse du plus grand nombre, un véritable front regroupant les personnels des différentes catégories, unies autour d’une grande idée émancipatrice, d’une aspiration égalitaire intransigeante, arrive à se mettre en place.
Pour expliciter ce projet, nous nous permettons de vous présenter les grandes lignes du syndicalisme révolutionnaire qui constituent l’âme de la CNT. Bien sûr, ce sont les gens qui font vivre et évoluer ces positions et propositions : les meilleures idées meurent si personne ne les défend.
D’abord il faut tordre le cou à trois absurdités fort répandues :
· La première est de plus en plus à la mode, ce qui est en soi une source d’inquiétude. Cette idée veut que si l’on n’est pas content de ce qui se passe dans l’entreprise, on la quitte. Dans le même esprit, on ne pourrait être fonctionnaire et contre l’État. Dans un cas comme dans l’autre il faut bien dire que nous sommes tous obligés de travailler pour survivre. Ensuite, la grande histoire du mouvement ouvrier est celle de travailleurs qui, au sein de leur entreprise, se battent pour faire éclater et reconstruire le cadre.
· La seconde est la confusion entre les fonctions de service public, de coordinations, de la Loi et de l’Etat. L’Etat n’est pas le garant de ces fonctions essentielles mais plutôt un outils de confisquation par une oligarchie, et éventuellement un vecteur pour la pénétration de la logique de marché dans ces domaines (c’est l’Etat qui vote les lois de dérégulation et de libéralisation).
· Le troisième veut que les groupes anarchisants soient constitués par des enfants, ne désirant pas le pouvoir, ne souhaitant pas « mettre les mains dans le cambouis », lançant quelques boules puantes et rentrant dans le rang dès que la maîtresse sonne la fin de la récréation.
Il n’en est rien. Si nous « refusons » le pouvoir c’est parce que l’émancipation implique que le pouvoir soit partagé et diffusé à égalité dans la société. Il n’y a aucun sens à ce qu’un groupe particulier, fut-ce le nôtre, soit en possession de ce que l’on appelle le pouvoir, ou des postes permanents de direction. Ceci renvoie à l’idéologie de l’État, selon laquelle il faudrait porter des leaders éclairés à sa tête pour piloter adéquatement et avec justice la politique. Nous pensons au contraire qu’il n’y a pas d’émancipation sans égalité sociale et politique, sans la participation égalitaire de tous aux décisions qui les concernent. Les fonctions ponctuelles de direction, de pouvoir, de responsabilité doivent tourner. Un système éducatif visant cet objectif rend la chose possible. C’est en sachant qu’il devra gouverner (au moins deux grandes magistratures dans sa vie), en étant formé pour cela, et surtout en gouvernant, que le citoyen athénien apprenait à gouverner. Aujourd’hui tout est fait (État et entreprises privées) pour nous désapprendre à gouverner. La CNT œuvre a cette réappropriation (bien au-delà des limites de la citoyenneté athénienne, cela va sans dire).
La CNT agit déjà selon ces principes : toutes les orientations partent des comités, il n’y a pas de professionnels, pas de permanents, pas de hiérarchie. La structure est très souple, très ouverte :
« AUTOGESTIONNAIRE ! Parce que les permanents syndicaux, dans leur ensemble, génèrent (inconsciemment ou non) la passivité et la bureaucratie au sein de leurs organisations. Parce que les décisions doivent être prises à la base par les syndiqués eux-mêmes. Parce que nos délégués sont élus sur des mandats précis et qu’ils sont révocables à tout moment par l’assemblée générale du syndicat. Parce que nous sommes soucieux de l’autonomie des syndicats locaux et respectueux du fédéralisme. Parce que nous préconisons l’auto organisation des luttes (comités de grève, coordinations…).» (Présentation officielle de la CNT)C’est pourquoi l’État, en tant qu’incarnation du principe hiérarchique, piloté par une classe de dirigeants globalement issue des grandes écoles, constituant un appareil de pouvoir séparé du corps des citoyens est incompatible avec une visée émancipatrice, comme avec un authentique service public. Un authentique service public ne peut pas être piloté par l’État, mais doit être sous le contrôle direct de la population. De la même manière, le principe de représentation en politique, l’élection de législateurs et de représentants professionnels ou quasi professionnels, est incompatible avec la démocratie au sens fort. Rappelons en passant que les inventeurs de la démocratie, les Grecs, ne connaissaient pas les représentants. La plupart de leurs magistrats (ceux qui exerçent des responsabilités publiques) étaient tirés au sort ou choisis par rotation. Seuls certaines fonctions techniques étaient électives et révocables à tout moment. Quant à la loi, tous les citoyens pouvaient aller les discuter et les voter à égalité dans l’assemblée (en quelque sorte ils étaient tous députés).
Castoriadis affirme que :
« Le conseil est fait pour « représenter » les travailleurs et peut cesser de remplir cette fonction ; le Parlement est fait pour ne pas représenter les masses, et cette fonction-là, il ne cesse jamais de la remplir ».
L’État, comme l’entreprise privée, ces hauts-lieux de l’incarnation du principe hiérarchique, doivent être abolis. Le philosophe Castoriadis nous propose de les remplacer par des unités de production et un « gouvernement central ». Les unités de productions seraient pilotées par des institutions de type Conseils ouvriers et assemblées générales ; le « gouvernement » serait issu des Conseils et assemblées, contrôlé par eux. L’autonomie d’organisation des unités de production n’ayant pour limites que le respect des principes égalitaires et des lois générales déterminées par tous en assemblée générale et s’appliquant à tous : (par exemple pour la production) partage du travail, destruction de la division actuelle du travail, conditions générales de travail, égalité des revenus, etc. Le modèle pouvant se transposer pour les autres secteurs de la vite sociale.
ET SOLIDAIRE ! Parce que les hiérarchies de salaires et de fonctions ainsi que les différences de statuts, renforcent les divisions et l’égoïsme au sein de la population, et s’opposent à la construction d’une société égalitaire et autogérée… Parce que seules la réflexion et l’action interprofessionnelle ou intercatégorielles permettent d’éviter le corporatisme… Parce que les luttes des femmes, des chômeurs, des précaires, des mal logés, des sans-papiers, des lycéens et des étudiants sont aussi les nôtres. Parce que les peuples du monde entier sont tous victimes des mêmes maux. (Présentation officielle de la CNT)Sans entrer trop dans le détail, qui peut faire débat entre nous et qui de toute manière sera tranché par ces assemblées souveraines, il nous apparaissait nécessaire d’apporter ces quelques éléments d’explication. Par la suite, nous préciserons ces idées qui ont été présentées ici de manière lapidaire.
Le travail est le pilier central de l’existence sociale actuelle, et il est intimement lié à tous les autres domaines. Il y a massivement des rapports de pouvoir, donc des rapports politiques au travail. Cantonner la lutte syndicale à la seule question du travail et à la défense des intérêts immédiats des travailleurs est ridicule. C’est pourquoi le syndicalisme révolutionnaire est un syndicalisme politique. En ce sens, nous pensons que l’existence des classes sociales et des inégalités instituées et légitimées par tous les pouvoirs implique que nos intérêts sont fondamentalement incompatibles avec ceux des directions, que la rencontre circonstancielle de ces intérêts (avoir accès à la santé pour être exploité le lendemain par exemple) ne doit pas cacher le fait que nous devons œuvrer à détruire les classes sociales. Ainsi ne sommes-nous pas des partenaires sociaux, nous n’entrons pas dans un quelconque dialogue social : nous sommes des ennemis de classe.
UN SYNDICAT ! Parce que cette forme d’organisation – telle qu’elle a été définie par ses fondateurs et qui reste plus que jamais d’actualité – englobe à la fois le champ économique, politique, social et culturel. Parce qu’elle a écrit les plus belles pages de l’histoire du mouvement ouvrier. Parce qu’elle est directement issue du peuple et qu’elle représente au plus près ses intérêts. Parce qu’elle remet en cause le rôle dirigeant des partis au sein du mouvement social. Parce qu’elle offre une structure solide sur laquelle s’appuyer pour lutter au quotidien et tenter, demain, de réorganiser la société. (Présentation officielle de la CNT)Ceci ne nous empêche aucunement de défendre des intérêts immédiats ou d’avoir des revendications sectorielles, partielles, ciblées, etc. Mais nous affirmerons toujours le sens profond de ces revendications : le projet de société est toujours placé en exergue de nos luttes, car il y a une cohérence systémique du changement radical à ne pas perdre de vue. De la même manière, nous pouvons avoir des rapports courtois avec les directions, mais nous savons que, sous les apparences policées, il ne s’agit pas d’un dialogue social mais d’un rapport de force. L’existence d’une démocratie réelle ne peut passer que par la destruction de cet ordre social qu’ils sont chargés de légitimer et de défendre, de reproduire. Et, ultime perversion, par leur langage fétichiste et leurs dispositifs scélérats (captant et châtrant certaines idées autogestionnaires : partenariat, participation, projet collectif, etc.) de nous faire participer activement à la défense de ce système qui nous aliène. Le procédé est exploité en grand, par exemple, dans l’entretien professionnel et la PFR. Dernièrement, la fausse autonomie est exprimée par les odieux accords compétitivité-emploi. La véritable autonomie impliquant l’égalité économique, sociale et politique.
DE COMBAT ! Parce que la plupart des syndicats sont actuellement englués dans la collaboration avec les classes dirigeantes. Parce que l’État et le patronat ne se laissent pas convaincre par de belles paroles. Parce que les intérêts des travailleurs s’opposent radicalement aux intérêts du capitalisme. Parce que seule la lutte est payante (grèves, occupations, manifestations, boycott…). Parce que les grandes avancées sociales n’ont été arrachées que dans l’action et la mobilisation (Présentation officielle de la CNT)
Ainsi nous efforcerons-nous d’agir de nouveaux modes d’organisation parallèles, de constituer un authentique collectif de travail œuvrant au développement de l’autonomie des travailleurs de l’UT. Critiquant et refusant les logiques de chiffre, l’évaluation individuelle et collective dans le cadre hiérarchique classique, et dénonçant le langage et les légitimation insidieux nous affirmerons une autre idée du travail. Il ne s’agit pas de dire qu’il est impossible de travailler avec nos supérieurs, il s’agit de voir que ce système est très insuffisant pour ne pas dire « structurellement » abrutissant. Si une hiérarchie oppressante est aisée à détester, nous ne devons pas perdre de vue qu’une hiérarchie éclairée, efficace ou sympathique reste une hiérarchie, et comme tel, un obstacle à l’auto-organisation égalitaire, à l’émancipation et à la définition du sens de leur travail par les travailleurs eux-mêmes. Plus certainement, la CNT Travail et affaires sociales réalisera tous les mois, par le biais du panneau d’affichage et du mail, un atelier de désintoxication de la langue de bois du Ministère.Je vous invite aussi à consulter la charte du syndicalisme révolutionnaire sur le site de la CNT. Charte dans laquelle figure ces idées d’abolition de l’État et de syndicalisme d’action directe qui avaient généré un contentieux avec la société BEAUD (grande distribution) qui nous accusaient d’être contraires aux valeur de la République et favorables à la violence. Le juge, remarquable de discernement, avait fait savoir que la forme de l’institution ne préjugeait pas des valeurs qu’elle incarne. Et que les valeurs de la CNT ne sont absolument pas contradictoires avec les valeurs républicaines et démocratiques, rappelant ainsi que démocratie et république ne signifient pas État. D’ailleurs, pour reprendre une analyse de Lordon, si les fondements de la république (res publica, chose qui concerne directement tous les citoyens) s’appliquaient au travail, il ne pourrait sans contradiction exister d’entreprises privées où règne le rapport de sujétion salariale, mais seulement des collectifs de production autogestionnaires (res communa, chose qui concerne directement tous les travailleurs).
De même, l’action directe est le fait que la base syndicale décide de ce qu’elle fait, ceci n’implique a priori aucune idée de violence. En revanche cette affaire montrait que le patronat est soucieux de voir le mouvement d’émancipation étouffé par des directions rigides.
Terminons sur une pensée de Castoriadis : « Nous ne sommes pas là pour dire ce qui est, mais pour faire être ce qui n’est pas. »

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Hollande nous gonfle avec son « école de Jules Ferry » !

COMMUNIQUÉ de la revue N’autre école, revue de la Fédération des travailleurs de l’Éducation de la CNT.


L’ école de J. Ferry, un mythe qui a la vie dure !
Candidat, François Hollande avait axé sa campagne sur les questions d’éducation.
Président, il place sa cérémonie d’investiture sous la figure et l’héritage de Jules Ferry avec un hommage à la statue du ministre aux Tuileries.

Ce choix convenu est aussi celui d’un triste symbole.

D’abord parce que Jules Ferry est l’homme de la colonisation (« Si nous avons le droit d’aller chez ces barbares, c’est parce que nous avons le devoir de les civiliser […] Il faut non pas les traiter en égaux, mais se placer au point de vue d’une race supérieure qui conquiert » (Discours à la jeunesse, mars 1884).

Quant à « son » école, construite sur les décombres de la Commune de Paris, si elle fut bien une école « pour » le peuple, elle ne fut jamais l’école « du » peuple : « Il est nécessaire que le riche paye l’enseignement du pauvre, et c’est par là que la propriété se légitime » affirme celui qui entendait surtout, grâce à ses lois scolaires, « clore l’ère des révolutions ».

C’est l’occasion pour faire circuler le chapitre « Un mythe qui a la vie dure : l’école de Jules Ferry selon Foucambert », extrait de l’ouvrage Pédagogie et Révolution (Grégory Chambat, éditions Libertalia, 2011, 203 p., 14 € – vente en librairie et en ligne.

 

Pédagogie et révolution, Préface : Charlotte Nordmann, collection : Terra Incognita, 216 pages, publication : octobre 2011, ISBN : 9782918059219, 14 euros (frais de port inclus).

Nous profitons également de ce message pour vous inviter à découvrir le premier titre de la collection N’Autre école qui vient de sortir !

Apprendre à désobéir, petite histoire de l’école qui résiste
Laurence Biberfeld & Grégory Chambat
collection « N’Autre école », éditions CNT-RP, 240 p., avril 2012
Prix : 10 € (+ 3,25 € de frais de port)

 

De l’œuvre éducative de la Commune de Paris à la dénonciation du fichage informatique des élèves, de la naissance du syndicalisme dans l’éducation aux écoles populaires kanak des années 1980, en passant par les luttes anti-hiérarchies ou la résistance à la « rééducation » vichyste, cet ouvrage retrace 150 ans de lutte et d’insoumission dans et contre l’institution scolaire.

« Enseigner la désobéissance, c’est remettre en question toutes les dominations qui entravent, c’est créer l’espace où s’exercera une souveraineté qui n’est pas celle de l’isoloir, mais qui se vit dans la rue, au village, à l’usine, au bureau, dans la famille, etc. Mais est-ce que la liberté peut s’enseigner ? Ce livre nous l’affirme en quelque sorte (…) Il nous dit que préparer des humains à l’autonomie, à l’égalité, à un monde délivré de toute oppression ne saurait se faire au moyen de l’autorité. Au contraire, non-directivité et exercice précoce de la responsabilité personnelle seront privilégiés par la pratique de la coopération concrète. Enseigner la désobéissance, c’est “faire l’école” pour la liberté. »

 

L’équipe du comité de rédaction de N’Autre école

Nouveau : la collection de livres N’Autre école
La collection N’Autre école

La collection N’Autre école, dans l’esprit de la revue du même nom, engage le débat sur une éducation émancipatrice. À partir de pratiques militantes, sociales et pédagogiques, s’y explorent des pistes (…)

Appels à contribution
Appel à contribution : Pédagogie sociale

Le numéro 33 de la revue N’autre école est déjà en préparation. Le thème de celui-ci traite de la question : Pédagogie sociale.

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Le n° 31 de la revue N’autre école : Militer, enseigner, s’engager : quoi de neuf ?

Que faire, aujourd’hui, dans et hors de l’école ?
Sortie de N’Autre école n° 31 : « Engagé(e)s ! »
Des enseignants qui entrent dans le métier à reculons, des salariés qui se demandent quelle fantaisie financière mondiale va encore leur tomber dessus, des militants qui vieillissent, l’air du temps est au gris. La « vocation » (ne ricanons pas du fait de la référence religieuse) disparaît, la « militance » (là personne ne se souvient de la référence milit…aire) s’essouffle. La peur certainement, et tant de la fatigue. Nous ne gagnerons rien à nous raidir : dans le métier, les carapaces étouffent et ne protègent de rien ; dans les pratiques syndicales, dans la diffusion des idées de liberté et d’égalité, dans la défense sociale autour des papiers ou du logement, le rabâchage nerveux de slogans n’amène que des déceptions.
Nous sommes obligés d’inventer de nouvelles formes d’engagement, dans nos professions comme tout autour de l’école. Nous le faisons plus modestement que dans le passé, est-ce un tort ? À des échelles réduites, et cela vaut bien les défilés de la Place rouge ou leurs équivalents franco-français. Dans l’incertitude aussi. Mais nous le faisons…vous le faites, on le raconte !
Militer, enseigner, s’engager : quoi de neuf ? C’est l’objet de la nouvelle livraison de la revue N’Autre école…
Pour accéder au sommaire : http://www.cnt-f.org/nautreecole/?Sommaire-et-liens-des-articles

Pour feuilleter en ligne le numéro : http://www.cnt-f.org/nautreecole/

Pour commander le numéro (en version papier ou en pdf) ou pour s’abonner (et se réabonner) : http://www.cnt-f.org/nautreecole/?-Commander-en-ligne-

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Autogestion et Hiérarchie – Cornélius Castoriadis (1974)

Un texte essentiel, au coeur des pratiques de la CNT.

http://infokiosques.net/IMG/pdf/Autorarchie.pdf

« Nous vivons dans une société dont l’organisation est hiérarchique, que ce soit dans le travail, la production, l’entreprise; ou dans l’administration, la politique, l’Etat; ou encore dans l’éducation et la recherche scientifique. La hiérarchie n’est pas une invention de la société moderne. Ses origines remontent loin bien qu’elle n’ait pas
toujours existé, et qu’il y ait eu des sociétés non hiérarchiques qui ont
très bien fonctionné. Mais dans la société moderne le système hiérarchique (ou, ce qui revient à peu près au même, bureaucratique)
est devenu pratiquement universel. Dès qu’il y a une activité collective quelconque, elle est organisée d’après le principe hiérarchique, et la hiérarchie du commandement et du pouvoir coïncide de plus en plus avec la hiérarchie des salaires et des revenus. De sorte que les gens n’arrivent presque plus à s’imaginer qu’il pourrait en être autrement, et qu’ils pourraient eux mêmes être quelque chose de défini autrement que par leur place dans la pyramide hiérarchique. »

Texte écrit en collaboration avec Daniel Mothé et publié dans CFDT Aujourd’hui, n°8, juillet-aout 1974.
Repris dans Le contenu du socialisme, UGE 10/18, 1979.

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Séminaire CNT « Répartition des richesses »

La CNT 74, en partenariat avec le GRDP (Groupe de Réflexion et de Débat Politique), vous propose un séminaire de réflexion, ouvert à tous, sur la question de la répartition des richesses. La première séance, qui a eu lieu en mars 2012, portait sur les thèses de Bernard Friot, avancées lors d’une conférence donnée dans les locaux de la CNT Toulouse, à l’automne 2010, pendant le mouvement des retraites. La prochaine séance aura lieu en Juin et portera sur le thème « écologie politique et répartition des richesses ».
Voici un résumé de la conférence de Friot et du débat qui suivit :

Conférence Bernard Friot (CNT Toulouse, automne 2010)

Nous sommes dans une double impasse : impasse de l’investissement (seulement 20% du PIB sont réinvestis, 40% vont au profit) et impasse du travail (souffrance au travail, chômage, précarité).
On peut en sortir si on s’appuie, non sur une utopie, mais sur des institutions révolutionnaires déjà là, générée par lutte de classes, à savoir la cotisation sociale, telle qu’elle permet la pension. [il ne faut pas voir le capitalisme comme un système, mais comme une contradiction au travail : il y a déjà du subversif, il faut s’appuyer dessus et aller plus loin ; le CNR n’a pas inventé tout ex nihilo, il a repris et poussé plus loin ce qui existait déjà).
La retraite est une institution anticapitaliste au cœur du capitalisme, 1) par son mode de financement 2) par son statut de salaire continué.
[un investisseur convertit des titres en monnaie : il use d’un droit de propriété lucrative, qui est une droit de ponction sur la valeur générée par le travail ; les investisseurs nous volent, nous exploitent et nous aliènent, et nous enlève la maîtrise de notre travail ; on peut investir sans eux ; il faut abolir la propriété lucrative, et non la propriété d’usage évidemment]

1) le mode de financement :

la cotisation sociale prouve que l’on peut engager des masses importantes d’argent (13% PIB), et sur le long terme, SANS RECOURIR À L’ACCUMULATION FINANCIÈRE. Preuve est faite qu’on a pas besoin de la propriété lucrative. Pour assumer l’avenir, on a pas besoin de l’accumulation capitaliste. 260 milliards d’euros échappent au capital. Il faut faire pareil pour l’investissement.
Il faut non pas taxer le profit mais l’ASSÉCHER ! par ponctions sur valeur ajoutée, en généralisant le principe de la cotisation. Défendre la cotisation sociale, et inventer une cotisation économique pour assurer l’investissement, et enfin, des caisses qui distribuerait ce qu’il reste de valeur ajoutée sous forme de salaires nets. La cotisation économique abolirait la propriété lucrative.

2) La pension comme salaire continué :

Il manque un diagnostic lucide de la fameuse « souffrance au travail », qui est le symptôme d’autre chose.
La moitié des retraités touche une pension proche de leur dernier salaire. Ce sont les seuls travailleurs heureux ! parcequ’ils sont libérés du marché de l’emploi, du commandement des employeurs. Libérés du malheur de l’emploi! « enfin ils peuvent travailler! ». 7 millions de personnes libérés de l’emploi. Denegation de leur travail : on dit qu ils ont des activites utiles! Ils travaillent parce qu’ils ont un salaire à vie!

Nous sommes aujourd’hui plus proches du plein emploi que dans les années 60! Pendant les trente glorieuses, il n’ ya pas de chômeurs, mais les femmes ne travaillent pas. Taux d’emploi des 25–60 ans aujourd’hui : 76% (67% en 1962). Petits boulots existaient, chez les vieux.

Logique de l’emploi = on attribue qualification à poste de travail, et non à la personne. Cette logique n’existe pas dans la fonction publique. Les réformes récentes consistent précisément à importer cette logique de l’emploi dans une sphère où elle n’existait pas.

Alternative majeure : travailler est–ce avoir un emploi ou une qualification ? Il faut instituer un salaire à vie et maîtriser l’investissement, seules manières de sirtir du marché du travail etd u marché des capitaux, institutions fondatrices du capitalisme.

Assécher le profit :

40 % de la valeur ajoutée produite en France va au profit
20% à l’investissemnt (400 millions)
40 % restant aux salaires nets ( 650 miilions)et au salaire socialisé (550 millions : cotisation sociale).

L’affrontement de classe a pour enjeu de reprendre à la propriété lucrative ces 40 %, 650 millions, volé sur la valeur ajoutée.
LA PROPRIETE C’EST LE VOL!

ON A TROQUE LA BATAiLLE DU SALAIRE CONTRE LA BATAILLE DE L’EMPLOI!! ABERRATION!!

Il faut attribuer du salaire à tous, selon une qualification attribuée à la personne, sans référence à l’emploi. Ponctionner valeur ajoutée avant qu’elle devienne profit. Il faut généraliser le principe de la cotisation, un cotisation destinée à des caisses qui versent salaires, une autre pour l’investissement, une autre pour les systèmes de solidarité, et nada pour le profit. Toute la valeur ajoutée doit devenir cotisation !!

DEBAT :

Objection 1 : attribuer une qualification à un personne, d’accord, mais je ne veux pas être enfermé dans une qualification ! un métier pour la vie !

Objection 2 : le système de Friot implique hiérarchie des qualifications et salaires (il a conscience de ce pb d’ailleurs). On en revient au grade !

Objection 3 : Les retraités n’ont pas forcément envie de travailler !! Le point de vue de Friot reste assez travailliste, au sens où il suppose que, libérés de la contrainte salariale, nous continuons à travailler. Mais le travail, même libéré, n’est pas la forme inévitable de l’agir humain. Le travail n’est–il pas une catégorie du capitalisme, au sens où celui–ci a intérêt à ce que nous nous définissions comme producteurs, pour faire tourner la machine de la croissance ? Il faut libérer le travail, mais il faut aussi nous libérér du travail. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut plus travailler, mais qu’il faut réapprendre les activités qui ne sont pas du travail, ni de la consommation, ni du repos–en–vue–du travail, et qui peuvent être aussi épanouissantes que le travail libéré.

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Rassemblement Anti Gaz de schiste 12 mai 2012

Tous au Pâquiers, Annecy,  le 12 Mai, 11h !

La CNT 74 se joint au collectif « Non au gaz de schiste en Haute-Savoie ». Elle engagera toutes ses forces dans les mobilisations à venir. Nos positions sont celles de l’écologie politique radicale et décroissante. Le gaz de schiste n’est qu’un exemple parmi d’autres des activités prédatrices et destructrices qui sont au fondement du capitalisme thermo-industriel et de notre exubérance énergétique. C’est toute une société que nous avons à réinventer. Nous savons d’ores et déjà que le militantisme d’opposition ne suffira pas, qu’il ne suffira pas de dire « non », de réclamer et d’exiger.

Nous n’avons pas l’intention de subir passivement les crises énergétiques à venir et la gestion étatique du chaos. Il est de notre responsabilité d’agir tous ensemble, dès maintenant, pour construire localement une société résiliente, post-pétrole, égalitaire et démocratique, libérée de l’oligarchie « verte ». Car celle-ci nous imposera coûte que coûte son développement endurable, pure utopie qui signifiera réellement toujours plus d’esclavage salarié pour les heureux élus mis au service de l’innovation high tech, toujours plus de précarité et de chômage pour les autres, un environnement toujours plus dégradé pour tous.

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Fête de la CNT 74 (19 mai 2012)

Le 19 mai 2012 à L’Alterlocal (3 chemin des Grèves, Cran Gevrier)
15 h Projection de « Un autre Futur », de Richard Prost, ou comment l’Espagne a su construire un syndicalisme de transformation sociale.
Suivie d’une repas coopératif, concerts et DJ.

 

1/7 – Un autre futur – Anarchisme Libertaire par Up-Date

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1er Mai 2012 : C’est dans la rue que ça se passe !!

Rendez-vous 10h préfecture Annecy pour le cortège CNT 74
Repas coopératif au Jardin de l’Europe
After à l’alterlocal

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LA CNT C’est quoi ?

UN SYNDICAT AUTOGESTIONNAIRE, SANS PERMANENTS.

La CNT ce sont 130 syndicats en France, fédérés autour de pratiques alternatives, plus que par l’appartenance à une chapelle idéologique . Dans la section, dans le syndicat, les décisions sont prises par les syndiqués eux-mêmes. Pas de bureaucratie, pas de mots d’ordre parachutés, pas de « ligne » à suivre, ni d’arrières pensées politiciennes. Décisions par la base, mandats impératifs, rotation des tâches.

UN SYNDICAT DE COMBAT

Parce que les progrès sociaux sont conditionnés à notre capacité à déborder les rôles et les places qui nous sont assignés, à penser l’action en dehors des cadres prévus par les institutions en place

UN SYNDICAT D’EXPERIMENTATION SOCIALE

Parce que nous refusons de nous enfermer dans les invocations révolutionnaires, le discours critique ou la seule riposte, mais construisons dès maintenant la société que nous voulons pour demain : coopératives paysannes de production et de distribution, SCOP dans le bâtiment, libres associations productives, pédagogies alternatives dans l’éducation, fonctionnement fédéraliste et démocratique de nos syndicats.

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